Cette semaine m’a permis quelques découvertes.
Tout d’abord, j’ai poursuivi à la Bibliothèque mon travail sur les liasses d’Ecques, ce qu’il m’a permis de redécouvrir plusieurs papiers intéressants sur Ecques, ses habitants. J’ai aussi trouvé un acte de 1386 (jour de la Saint-Laurent) par lequel ‘Noble Homme’ Guillaume DE FLECHIN, franc homme des seigneurs d’Ecques donne à sa fille Jehanne le fief de Hèghes – 26 mesures - à l’occasion de son mariage avec Clay DE QUARVIERE dit le Banny (liasse 2G3349).
Dans l’ouvrage de Justin DE PAS sur les statistiques féodales de Saint-Omer, il est fait référence à deux actes du 2G concernant le fief de Heghe, l’un de 1231 et l’autre du XV ème siècle dans lequel il est indiqué sur Jehan LE TELLIER, dit Camus, a, à cause de Marguerite DE LE QUARRIERE, dit le Bam, justice viscomtière et foncière sur le fief de Heghe (dans les cueilloirs d’Ecques, il y a, en 1466, parmi les tenanciers, un Camus LE TELLIER, de Thérouanne).
Jusqu’à présent, pour les FLECHIN de ma généalogie, j’ai pu remonter au début du 16ème. Etablir un lien avec ce George DE FLECHIN ne me paraît toutefois pas évident. Parmi les différents scénarios, il y a, en effet, le suivant, un noble est venu avec ses domestiques de Fléchin et tous ont été dits ‘de FLECHIN’.
(Sur Internet, un ‘généalogiste’ a rattaché mon ancêtre Enguerrand FLECHIN à Jacques DE FLECHIN et Gabrielle DE NEDONCHEL, ce qui, vu toutes les données du XVème sur les FLECHIN à Ecques, Heuringhem et Bilcques, est une aberration. Cette filiation a depuis été recopiée maintes fois.)
Ensuite, j’ai découvert deux actes du XVI ème relatifs à deux fiefs, l’un de Delettes, l’autre de Merck-Saint-Liévin. Il y avait, en effet, à St-Omer une vente aux enchères de monnaies (*) et livres anciens. Dans cette vente, il y avait aussi plusieurs manuscrits dont les deux actes. J’étais disposé à acheter au moins l’acte de Merck ; mais, j’ai appris que les Archives Départementales du Pas-de-Calais étaient aussi intéressées. Je n’ai pas donc surenchéri. Il y avait plusieurs personnes intéressées ; mais les AD ont quand même pu acheter. J’ai commencé une transcription de ces actes à partir de photos prises dans de mauvaises conditions. Je pourrais la poursuivre en la salle de lecture de Dainville. Ci-dessous quelques données issues de cette transcription.
Rapport présenté le 15/9/1561 par Jehan BLONDEL, à cause de sa femme, Louise DE FROMANTEL, pour le fief de Relingues, situé à Delettes et environs et relevant du comté de Fauquembergues.
Deux parties distinctes dans le rapport, l’une concernant des terres pour lesquelles sont dues des rentes en argent, et l’autre des ‘masures’ situées à Delettes qui doivent du blé ‘nommé le bley de Relinghes’.
Tenanciers listés dans le rapport
- Rentes en argent : Margaine ANDRIEU, Jean CIRET, Pierre GAVELLE et Pierre HANON
- Rentes en blé : Ansellet LE BLOCQ, à cause de sa femme Catherine BRUNET, Jehan LE BLOCQ et Robert CLABAUT, les hoirs Maroie GODART, Pierre et Marguerite HANON, Anthoine de HESDIN, à cause de sa femme, Françoise DU BUICH, Jehan LE PETIT, dit Gaviot, Robert MOREL, Toussain PINGRENON et Guillaume LE SIEURE.
Autres personnes citées dans les lites et abouts du rapport.
- Jacques BLONDEL, la veuve et hoirs Jacques BLONDEL, Simon CARON, Jehan CLOET, Jehan PAUCET, Jehan PINGRENON, fils de Simon, Robert RICOUART, et les hoirs de Jehan TASSART, à cause de leurs mères.
(En gras, les noms retrouvés dans les centièmes sur le registre de Delettes)
Commentaire : dans le Gros de Saint-Omer, se trouvent deux contrats de mariages – relevés par Philippe DERIEUX – comportant certains des noms ci-dessus :
- Cm du 29/1/1564 : Nicolas GAVELLE, fils de + Jehan, Sr de Groeuppes, assisté de Pierre GAVELLE épouse Jehanne ANDRIEU.
- Cm du 25/1/1582 : Ansel LE BLOCQ et sa femme, Catherine BRUNET, marient leur fille Gillette à Thomas DU VICQ
Toponymie. Les noms trouvés sont :
- Le Val Benoist, la ruelle du Val Benoist, Levich (ou Lenich, ...?), le Fons de Delettes, les rues du Crocq, des Prés et des Racques, la piessente qui mène de Delettes à Uppen, un manoir nommé le Cappendu, et une pâture la Gloriette.
Commentaire : la plupart des toponymes se retrouvent dans la matrice cadastrale napoléonienne, sauf Levich (ou une variante). Un des ALEXANDRE de Herbelles, commune limitrophe de celle de Delettes, est devenu Sr de Luwicq (ou Leuwy, Luy,, Louich,...), d’où la question : s’agirait-il du même toponyme ? Dans son ouvrage sur les Statistiques Féodales, Justin de Pas présente toutefois LUWICQ comme fief situé à Herbelles (sources 20èmes de 1759 et 100emes de 1780). Il semblerait donc qu’il y ait deux lieux avec le même nom ou un nom approchant. Comme le patronyme LEWICQ est répandu dans le secteur, j’ai regardé dans l’ouvrage de George DUPAS ‘Les noms de personnes en Flandre-Artois’. Parmi les noms de lieux, il y a Quartier ou Van der Wyck. ‘wyk’ en flamand signifie quartier d’une localité et aussi ‘refuge’, maison construite dans un lieu fortifié.
Rapport présenté le 27/10/1533 par Damoiselle Henrye de TETINGHEN pour le fief du Val Bachon relevant de la Seigneurie de Merques dont le mayeur et les échevins de Fauquembergues sont les seigneurs.
Tenanciers :
- Jehan CAPPEL; Jehan DARCQUES; Baudin DE LE FONTAINE; Martin DE LE POUVE; Mahieu DE LE QUAROUVE; Guillame DE WESTREHEN dit Frerot; Jehan DE WESTREHEN le Josne; Crestien DU PUICH; Baudin FOULLON; Jehan HATUTTE; Guillame LE CARON; veuve et hoirs Jehan LE CARON dit Nennet; Jehan LE MOISNE; Jacques MANGIER; Agnez PICHON veuve de feu Martin DARCQUES; Perotine TOUZART.
Voisins du fief :
- Hoirs Jehan DE COCQUEMPOT dit Marival; hoirs Dannel DE LE FONTAINE; hoirs Jehan DE LE QUAROUVE; la terre Pierre DE WAVRANS; veuve Jacques GILLOCQ; Jehan LE CARON; veuve et hoirs Jehan LE CARON; Maroye LE CARON; Jehennes OBRON; veuve et hoirs Jehan ROBBE; Jehan ROLLAND ; Henrye TETINGHEN ; hoirs Robert TOUZART
A noter : Dans les listes et abouts, apparaît un Motin LE CARON. Ce devrait le Guillame LE CARON, figurant parmi les tenanciers (Motin est, en effet, un diminutif de Guillaume).
Commentaires : La plupart des patronymes apparaissent dans les cueilloirs de Cléty. Il n’est toutefois évident d’établir d’éventuels liens de parenté. D’autre part, la recherche sur le toponyme Val Bachon (ou Vachon ?) n’a jusqu’à rien donné (sauf erreur, il n’apparaît pas dans l’ouvrage de J. DE PAS.
* J’ai été très surpris par le prix que pouvaient attendre certains louis d’or.