Bernard CHOVAUX

Certitudes et incertitudes

Jusqu’à présent, j’avais privilégié les reconnaissance, les transports, les obligations et actes divers dans mes recherches dans les années non relevées du Gros des Notaires de Saint-Omer. Et, je suis passé à côté d’actes intéressants. Ainsi, il y avait un acte de vente de 1634 que j’ai à nouveau regardé cette semaine à la Bibliothèque de St-Omer. Comme, il s’agissait des GODART d’Upen, je n’avais pris aucune note. Or, en travaillant sur les familles d’Ecques, j’avais constaté que mon ancêtre, François GODART, laboureur à Ecques, était originaire d’Upen.

Dans cet acte de vente, Anthoine GODART, laboureur à Upen d’Aval, était accompagné de son fils François (*), et les enfants qu’il avait eus de sa défunte femme étaient énumérés. Anthoine était marié à une Martine COUBRONNE et le bien vendu était situé à Cléty et limitrophe d’une terre appartenant à un autre de mes ancêtres, Nicolas COUBRONNNE.

Après un relevé de l’acte, j’ai recherché si j’avais d’autres éléments dans mes notes. Et, j’ai trouvé un autre acte de vente du couple GODART x COUBRONNE dans un registre de werps de la collection des Archives du Chapitre de St-Omer. Anthoine GODART était accompagné de son père Anthoine et de Nicolas COUBRONNE, jeune homme à marier, de Cléty. Il s’agissait de la vente de terres à Pihem. J’ai donc consulté mes notes sur Pihem. Il y avait dans le terrier de Pihem des années 1560 conservé aux Archives Départementales du Nord un rapport présenté par Anthoine GODART, mari d’Anthoinette DELEPOUVE, fille de feu Baudin. Et dans mes notes sur un terrier de 1530, j’avais émis l’hypothèse que ce DELEPOUVE était marié à la sœur d’un autre de mes ancêtres, Lambert CADART. Et mes notes sur Cléty me permettaient d’établir une hypothèse sur la filiation de Baudin.

Ainsi, j’établissais des liens entre quatre branches de ma généalogie:

GODART - COUBRONNE - DELEPOUVE - CADART.

 

Evidemment, sur les liens que j’ai pu établir à partir de l’acte de vente de 1634, il y a plus ou moins de certitudes.

 

Il y a quelques jours, un correspondant m’a justement posé une question sur ce qui est 'du domaine de l’ascendance prouvée et ce qui est du domaine de l’hypothèse'.

 

Un acte d’état-civil constitue-t-il une preuve décisive ? J’ai déjà vu un acte de décès sur lequel les informations sur le défunt était erronées.

Au début, la recherche généalogique consiste en la recherche d’actes de mariage et d’actes de naissance ou de baptême. Au 19^ème siècle, la recherche est souvent facilitée par la présence d’informations sur les mariés, leur date et lieu de naissance. Au 18^ème , cela devient un peu plus compliqué. En principe, dans les actes de mariage postérieurs à 1737, les noms des parents apparaissent. Il faut toutefois être prudent : dans certaines paroisses, il y a quelques couples homonymes donnant à leurs enfants les mêmes prénoms. Et, pour compliquer un peu la recherche, il y a les variations sur les prénoms. Pour vérifier une filiation, il ne suffit pas de rechercher un acte ; il faut aussi s’assurer qu’il n’ y a pas une homonymie (dans l’établissement de mon arbre, j’ai ainsi trouvé deux Marie THIBAUT, toutes deux filles de Liévin ; en fait, l’une était la tante de l’autre et il s’agissait de deux Liévin distincts).

Au 17^ème siècle, les registres, s’ils ont été conservés, comportent souvent des lacunes. Et, les actes de mariage, sauf exceptions, ne comportent pas les noms des parents. Il faut alors faire appel à d’autres documents comme les contrats de mariage. Dans le Gros des Notaires de St-Omer, un certain nombre de contrats ont été conservés ; mais, pour une proportion importante de mariages, il n’a plus rien (le contrat a disparu ou n’a pas été établi…). Sur les informations d’un contrat, il faut aussi être prudent : parfois, au lieu de la mère, il peut s’agir en fait de la belle-mère, le père s’étant remarié . D’autres archives apportent aussi des informations, comme le registre de werps que je mentionne plus haut.

Pour un certain nombre de branches de mon ascendance, j’ai pu travailler sur des cueilloirs, terriers ou comptes trouvés dans différents centres d’archives. Il y a parfois des informations très précises comme Anthoinette, fille de Baudin. De telles informations sont toutefois rares. En regardant les différences d’un cueilloir d’une année à celui de l’année suivante ou en examinant les informations marginales, les modos ou les ‘par avant’, il est possible d’établir des liens.

Désormais, lorsque je complète mon arbre par une donnée dont je ne suis pas certain, je mentionne sur ma base Geneanet qu’il s’agit d’une hypothèse. Toutefois, il me paraît difficile de considérer deux domaines disjoints, l’un relevant de l’ascendance prouvée et l’autre de l’hypothèse : Au fur et à mesure des recherches, des éléments nouveaux peuvent compléter une hypothèse ou l’infirmer.

D’autre part, plusieurs de mes ancêtres sont nés avant le mariage et ont reconnus légitimes lors du mariage. Il n’est pas évident de déterminer si les maris de leurs mères étaient effectivement les pères naturels ou adoptifs (une cousine m’a donné un nom pour le père de mon grand-père maternel; je ne retiens dans la base que je publie que celui qui l’a adopté et qui est aussi le père de ma grand-mère paternelle).

 

* J’ai comparé la marque de François à celle de François, laboureur à Ecques, figurant sur un autre acte: elles étaient effectivement identiques.

 

Des nouveaux ajouts à ma base Geneanet

Le travail sur les familles d’Ecques se poursuit.  Il me permet de faire quelques vérifications et de constater que je n’avais pas pris en compte certaines données. Par exemple, d’après l’étude sur les MACHART, Liévine MACHART, épouse d’Antoine MASSET, devrait être fille de Jullien, mari de Boidine BABELIN, fille de Michel et de Jenne DE NON. Et, je me retrouve avec  un nouveau cas d’implexité dans ma généalogie : Michel BABELIN et Jenne DE NON  seraient, en effet, les enfants de deux couples figurant dans mon ascendance. En regardant les FRAMERY, j’ai voulu retrouver la filiation que j’indiquais sur ma base Geneanet , ‘Pierre FRAMERY, fils de  Philippe’. En consultant mes notes, j’ai constaté que l’information provenait d’un acte du Gros ; mais en relisant l’acte, je ne retrouvais pas  cette indication. Une lecture trop rapide m’avait fait confondre ‘P.le d(i)t’  avec Phles (il y avait déjà un Phles FRAMERY dans une autre branche de ma généalogie). J’ai averti les généalogistes qui, sur Geneanet, faisaient figurer la même filiation.

En regardant les PARMANT, j’ai constaté que l’une des marraines des enfants du coupe Jean PARMANT x Jacqueline PARMAN, Jeanne MERLEN, résidait Arques et qu’une autre était Barbe MERLEN.  La recherche dans les relevés du Gros ne donnant rien, j’ai alors cherché dans la table des mariages de Ph. DERIEUX  (1600-1700 – publiée au GGRN) – Arques fait, en effet, partie de la banlieue de St-Omer. Il y avait effectivement le mariage le 18/11/1671 de Florent DOMAIN et de Barbe MERLEN, paroisse Saint-Denis.  Je cherche dans les AD en ligne sans trouver, les pages semblant manquantes. Vérification à la Bibliothèque de St-Omer : le registre ne comportait pas ces pages (pages oubliées lors de la reliure ou insérées dans un autre registre ?). (*)

En parallèle, à la bibliothèque de St-Omer, je poursuis une relecture du Gros des Notaires. Une rente de 1630 mentionnait un Guillaume DELERUE, couturier à Racquinghem. Or, je suis à la recherche des parents de Henry et de Marcq DELERUE, deux frères, laboureurs à Racquinghem. J’ai à nouveau regardé les DELERUE dans les relevés.  Il y a quelques actes relatifs aux DELERUE de Racquinghem ; mais, je n’ai rien trouvé de concluant. Dans les centièmes de 1569,  sur le registre de Racquinghem, figurent 5  DELERUE.  Il y a de fortes chances que l’un d’entre eux soit leur ancêtre.  Peut-être la poursuite du travail sur le Gros permettra de remonter.

Outre les DELERUE de Racquinghem, j’ai aussi des DELERUE  (ou DELARUE) à Merck-St-Liévin. Et, hier, je me suis aperçu que dans les relevés des années 1609 à 1613 que j’avais faits du Gros, il y avait deux actes  relatifs à un Franchois, laboureur à Merck. A la différence de Racquinghem, il n’y a pas beaucoup de DELERUE à Merck ou dans les communes avoisinantes, d’où l’hypothèse qu’il soit le père d’Antoine, mari de Martine BERTOUL.  Et, en continuant les recherches dans les relevés du Gros, j’ai pu retrouver la filiation de Franchois. Il était fils de Pierre et de Jehenne DE ZUNEQUIN.  Cette dernière pourrait être fille de Jacques  

http://gw.geneanet.org/chvx?lang=fr;pz=bernard;nz=chovaux;ocz=0;p=jacques;n=de+zunequin

A plusieurs reprises, j’ai employé le conditionnel.  Les données  ne sont, en effet, pas suffisantes pour démontrer toutes les filiations. 

(Sur Geneanet, j’ai découvert que certains présentaient, Isabeau BERTOULT, ma Sosa 1901, comme fille de Philippe et de Jenne DUFLOS. Evidemment, il n’y a aucun justificatif présenté. Jusqu’à présent, je n’ai même pas pu établir si Isabeau avait un lien avec les autres BERTOULT d’Ecques et si son mari descendait d’une famille d’Ecques.)

 

* La table de Ph. DERIEUX a été constituée à partir de diverses tables de la Bibliothèque de St-Omer.

Les LEDOUX d'Ecques

En regardant les différents documents que  j'avais sur les LEDOUX, j'ai retrouvé  les photos que j'avais prise d'un acte du Gros de St-Omer, la transaction effectuée le 30 avril 1704 pour mettre terme à un procès.

Comparurent en leurs personnes

1. François LE DOUX, laboureur, tant en son propre et privé nom que comme tuteur de Gaspart STERIN, fils de Pierre et de Jenne LE DOUX,
2. Jacques LE DOUX, fils Jacques aussi laboureur, tant en son propre et privé nom que comme tuteur de Ferdinand Joseph LE DOUX, son frère,
3. Jacques CANLERS, fils Mathieu et Catherine LE DOUX, à marier
4. Bartholomé PERDU, maréchal, tant en son propre et privé nom que se faisant et portant fort de Marie Anne PERDU, demeurant à St-Hilaire, et Jean Baptiste COLLIER, manouvrier demeurant à Biencques, paroisse de Pihem et Marie Jenne PERDU, sa femme, les dits du surnom PERDU, enfants de Damiens et hers de Péronne LE DOUX, tous demeurant au village d'Ecques
5. George DEMOL, laboureur au dit lieu, Pierre DEMOL, demeurant à Marthe, Jacques DEMOLLE, maitre boulanger en cette ville, Jacques VANDIEZE, aussi laboureur, demeurant à Racquinghem, et Pétronille DEMOLLE, sa femme, les dits du surnm DEMOLLE, enfants et hers de Jacques et Marie LE DOUX,
6. Jacques DRUIN, laboureur demeurant à Ecques, et Marie Jenne DU CASTEL, sa femme, veuve en premières noces de Nicolas LE DOUX, Bauduin DU CASTELLE, laboureur demeurant à Rond, paroisse d'Ecques, tuteur et avoué particulier des enfants Nicolas LE DOUX,
7. Antoine RICQUART, laboureur au dit Ecques, et Marie TIRANT, sa femme, veuve aussi en premières noces de Louis LE DOUX, stipulant aussi au nom des enfants qu'elle a retenus d'icelui,  Antoine FLECHIN, laboureur demeurant à Heuringhem, et Barbe LE DOUX, sa femme, les dites femmes dûment autorisées et sans contrainte si qu'elles ont déclaré tant en leurs propres et privés noms que comme tuteur des enfants du dit Louis LE DOUX
8. Jean BEAUVOIS, sergeant de Messieurs les Doyen et Chanoines du Chapitre de l'église Cathédrale du dit St-Omer, tuteur et avoué particulier de François et Antoine DE BEAUVOIS, fils de Pierre et Péronne LE DOUX

François, Jenne, Jacques, Catherine, Péronne, Marie, Nicolas, Louis, Barbe  et Péronne sont les enfants de Pierre LEDOUX, mayeur d'Ecques et de Noëlle DELOHEN.

Il y a aussi quelques contrats de mariage :

Cm du 26/5/ 1705 - Jean Baptiste CAMBERLIN x Barbe DE FLECIN - cette dernière est fille d'Antoine, laboureur à Heuringhem, et de Barbe LE DOUX

Cm du 19/3/1701 - François Dominique DE MOL x Marie Barbe LE DOUX - Marie Barbe, fille à marier de feux Louis et Marie POTEL,  vivants demeurant à Ecques est assistée de Louis LE DOUX, son frère, De François LE DOUX, son oncle, et de Barbe LE DOUX, sa marraine,

Cm du 24/7/1709 - Louis LE DOUX x Jenne DE POTTERE - Louis, maitre boulanger à St-Omer,  fils de feux Louis et Marie POSTEL, est assité de Pierre François Dominique DEMOL et de Marie Barbe LE DOUX.

 

Nouvelle découverte

Hier, à la Bibliothèque de St-Omer, J’ai trouvé un acte du Gros des Notaires de St-Omer  concernant ma généalogie, un acte de vente de 1726 dans lequel Loys de RAMBOUR, de Renty vend une terre provenant de sa mère, Marye CADEL. Louis RAMBUR était mon Sosa 2798, mariée à Marguerite BOUTON, de Rincq.  Dans les relevés du Gros par Philippe DERIEUX (GGRN), il y a un contrat de mariage du 5/10/1605 entre Jean DE RAMBOUR, marchand, demt à Renty,  et Isabeau DAENS. Jean DE RAMBOUR était assisté par François CADEL, curé d’Enguinegatte, son beau-frère. C’était donc son père. J’avais donc remonté une génération. 

Dans les actes non relevés du Gros, il y a encore à trouver...